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Le Siége de Bilbao

Le siège de Bilbao en 1874, survenu il y a 150 ans, est un événement emblématique pour la ville. Tant pour sa durée que pour les effets qu’elle a eu sur la population civile. Elle avait déjà connu plusieurs précédents, qui débutèrent le 13 juin 1835 après le refus de la ville de se rendre. Ce chantier dura peu de temps, jusqu'au premier juillet.

Le dernier siège se produit dans une période certainement turbulente. Après l'abdication d'Amédée de Saboya, la Première République fut proclamée le 11 février 1873 et la Troisième Guerre Carliste gagna à nouveau en intensité. Une confrontation entre les traditionalistes carlistes et les républicains et libéraux du côté gouvernemental.

Les actions militaires des Carlistes commencèrent le 29 décembre 1873, bloquant l'estuaire. L'étape la plus compliquée commence le 21 février 1874 avec le bombardement de la Villa, et se poursuit jusqu'à la levée du Siège le 2 mai.

Miguel de Unamuno se souvient de ces événements dans son premier roman "La paix dans la guerre", vécu à la première personne alors qu'il avait un peu plus de neuf ans.

La photographie et le Siège de Bilbao

Contrairement au premier siège de 1834, l'existence de la photographie nous permet de visiter les lieux du siège de 1874. Au Musée Basque de Bilbao, nous trouvons deux collections photographiques d'un intérêt particulier :

  • Les plaques de verre et les images en papier que le photographe français Charles Monnay, établi à Bilbao rue Correo 15 (aujourd'hui Correo 10), ont prises pendant le siège carliste de 1874. Ce sont des vues de la ville, des installations militaires et des défenseurs libéraux, tant militaires que volontaires.
  • Le Fond Errazquin, qui comprend plusieurs photographies de cette période, où l'on peut voir les effets des bombardements sur les rues, les places et les ponts, ainsi que sur les défenses de la ville.

L'album photo de Monney

Sous forme d'album photographique, il existe au moins quatre exemplaires de la collection de photographies prises par Charles Monney pendant le siège de Bilbao.

Charles Monney est décédé à Madrid en avril 1875. Sa veuve a continué l'entreprise jusqu'à ce qu'elle la cède à un autre photographe français, Jorge Richou.

Tous les exemplaires de l'Album sont différents, variant le nombre, les clichés photographiques, ou encore l'identification des lieux.:

  • Archive historique foral de Biscaye (AHFB)
  • Archive historique d'Euskadi (AHE)
  • Archive général du Palais (AGP). Contient des images de la visite royale d'Alphonse XII (10 au 13 mars 1876)
  • Institut du patrimoine culturel d'Espagne (IPCE)

Les collections du Musée Basque de Bilbao conservent certaines photographies de Monney, dont quelques négatifs sur plaques de verre avec l'annotation manuscrite : « C'EST LA PROPRIÉTÉ DE J. RICHOU ». Il s'agit également d'un album de cartes postales, dont le but était d'obtenir des fonds pour créer "une maquette de navire, réaliser des tests d'un nouveau système de propulsion et réfléchir à Euskalduna".

Des vies entrelacées - JEP 2021

Nous retrouvons les deux protagonistes aux vies entrelacées :

  • Telesforo de Errazquin : Bien qu'il fût peut-être un partisan de la cause carliste, il resta à Bilbao pendant le siège, comme le démontrent certaines plaques de sa collection conservées par l'Euskal Museoa de Bilbao. Son beau-frère Facundo Chalbaud, quant à lui, émigre à Baiona.
  • Leonardo Torres Quevedo: Comme beaucoup de ses proches, il était ouvertement libéral. À un peu plus de 19 ans, il rejoint le bataillon auxiliaire avec son frère Luis en 1872. Leopoldo Rodríguez Alcalde, dans la biographie qu'il a écrite sur Léonard, raconte une anecdote à ce sujet:

Ils ont donné à Léonard un très gros fusil et l'ont placé près de l'estuaire. Si quelqu'un essayait de passer, il devait s'arrêter et tirer s'il n'était pas obéi. Un homme est passé par là qui ne s'est pas arrêté, mais la sentinelle n'a pas tiré non plus, bien entendu. Ce libéralisme ineffable de Bilbao et de Saint-Sébastien touche nos cœurs, qui a dressé les garçons contre le ruralisme carliste et s'est terminé en chansons pour le moment, même si plus tard ce fut une autre chanson... !

Des années plus tard, Léonard aurait parmi ses amis madrilènes Gumersindo Vicuña, de Bilbao, le premier professeur de physique mathématique à l'Université centrale. Vicuña a écrit le prologue d'un livre intitulé Le siège de Bilbao en 1874, qui décrit les vicissitudes de cet événement.

L’hymne des auxiliaires disait ce qui suit :

Nous sommes des auxiliaires
Sans couleur ni cri,
Nous sommes des défenseurs
De cette ville invaincue.
Nous sommes libéraux
et nous renverserons
Tout notre sang
Pour la liberté

Chaque année, le 2 mai, aura lieu une procession civique organisée par la Société El Sitio, qui, depuis la Mairie, apportera une offrande de gerbes de fleurs au Monument aux Martyrs de la Liberté du cimetière de Mallona.

Plans

La bibliothèque virtuelle de défense contient de nombreuses cartes et plans des guerres carlistes. A cette occasion nous nous intéressons à ceux liés au siège de Bilbao en 1874 et aux dates environnantes. On retrouve des plans détaillés des batteries, des forts, des blockhaus, des maisons fortifiées, des cartes avec la localisation des positions déployées tant par l'armée gouvernementale que par les carlistes.

Dans la préparation de cette page, les publications de César Estornés (1, 2, 3, 4) et Mikelatz nous ont été particulièrement utiles.

Pour en savoir plus, consultez les différents journaux et notes de campagne que nous transcrivons sur iturriak.es